mardi, octobre 26, 2004

Alain Blondeau Vendredi Mélomanie Je danse! Mariée en blanc Wallard Bébé Abus- pouvoir Mer ou montagne? Kelong Temps Libre

Alain Blondeau D.Blanck

Alain Blondeau kiné qui a une bonne patte comme me l'avait dit une copine, me rassure : il y a plus d'iode içi qu'en Bretagne, donc pas de frustration, et pour le crachin nous sommes à égalité aujourd'hui. Je finis par m'habituer à ce satané mois d'aout puisque personne ne bat le rappel dans la Capitale. Où sont tous ces gens dont on ne prend pas de nouvelles, les petits vieux de ma vie dont les forfaits m'échappent? J'avance bien les pieds dans l'eau de la piscine afin qu'ils me retrouvent fraîche à la rentrée. Leur peau aura mitonnée sous quelle température? Chaque année il me faut faire le décompte de qui, je n'ai plus à hair. Je doute qu'ils s'attendrissent sur mon sort, il ne l'ont jamais fait, donc je me lève, je mange, je marche comme à l'ordinaire, comme s'il ne s'agissait pas de vacances, seulement d'un temps inerte tel on le vit en prenant le train, un no mans-land entre deux sentiments contradictoires, la tristesse de l'exil et le bonheur d'arriver quelque part.


8/6/2004 Vendredi D.Blanck

Vendredi il fait beau, c'est bon pour le tourisme de week-end. Mon Dieu! Qu'ils sont laids la plus part du temps. Dos brûlés, savattes qui trainent sur les planches faisant un clapotis peu distingué, enfants qui éructent en parlant, hommes avec des bedons qui descendent au-dessous de la ceinture à ne pas imaginer un zizi, hanches grassouillettes des jeunes filles au-dessus de seize ans. Lorsque l'on voit des animaux dans les émissions sur les bêtes, l'on se dit que génétiquement nous n'avons pas hérité d'une élégance naturelle, que nous ferions bien de retourner à la nature, à un état sauvage.A la piscine, durant deux jours, il y a eu des gitans, car ils se produisaient au cirque installé prés du pont. Ils s'ébrouaient dans l'eau avec la gràce de félins, nous faisant peur de leur yeux noirs. Cela m'a rappellé qu'enfant j'ai toujours eu peur des animaux sombres, chevaux, boucs, chiens, comme si la noirceur de leur peau déteignait sur leur âme.


8/4/2004 Mélomanie D.Blanck

Il y a de la mélomanie dans l'air à Deauville: Août Musical, 9 concerts gratuits, salle Elie de Brignac. C'est un lieu où l'on vend habituellement des chevaux. Le chapiteau tout en bois crée une formidable acoustique. Les jeunes interprêtes sont émouvants d'êtres beaux, jeunes et bons musiciens. Un moment de grâce, même gratuit, ça ne se refuse pas!


7/31/2004 Je danse! D.Blanck

Il y a une audition de danse. Un groupe de garçons s'avancent les uns vers les autres. Un pas de base, très simple qu'ils exécutent dans un ensemble parfait en formant une ronde. Parmi eux, je remarque un homme blond qui tourne la tête d'un côté l'autre vers ses partenaire, en souriant. Il a l'air très à l'aise et gracieux. Je regarde vers le metteur en scène pour deviner si celui-ci a remarqué ce danseur plus mur et très beau. C'est une chance, il me le donne comme partenaire.L'homme me prend dans ses bras, et je dois me dérouler lentement de façon à faire des arabesques au-dessus de lui.Le ciel s'est couvert, telle sur une toile peinte, se dessine des archanges. Nous comprenons que c'est à celà que tend la chorégraphie, à ce que je touche de ma main ces anges.Avant de me monter au bout de sa paume l'homme tourne sur lui même, imprimant avec ses mains mes propres rotations autour de lui. C'est très lent, très intense, nous nous accordons parfaitement tels des amants. Il me monte petit à petit au bout de son bras, je le coiffe de brins de banderolles restés accrochés dans les airs, tous nos gestes sont empreints d'une grande religiosité. Arriverais-je à atteindre du bout de mon bras levé, l'archange? Je me rends compte que je n'ai pas de culotte, il a sa paume de main sur mon entrejambe mais si je devais avoir mes règles, quelle signification pour le public? Je lui fait part de mon souçi. Club Med Villars-sur-Ollon 1968

7/28/2004 La mariée était en blanc D.Blanck

Quelque soit l'endroit de ma villiégiature, je n'aurais pas laissé mon neveu se marier sans venir représenter ma soeur décédée. La jeune fille à qui j'avais demandé:"Redia! Sois belle!- T'inquiètes!A la surprise générale , y compris celle de son fiancé, elle est arrivée en décapotable, robe de mariée traditionelle, voile léger flottant sur ses cheveux de jais. Elle était ravissante. Son teint d'orientale rehaussait le blanc qui rehaussait l'éclat d'une peau ivoirine. Le sourire ne quittait pas son visage de jeune amoureuse. Une arrivée de star avec tous leurs jeunes amis mitraillant le couple, lequel ne cessait de s'embrasser. Madame la Maire a fait une allocution émue visiblement séduite par la jeunesse, la tendresse, et cette volonté que tout soit beau, alors qu'il ne s'agissait que d'un mariage civil entre une turque et un canadien , sans barrière de religion..L'arrière garde, c'est à dire les deux oncles et tantes étaient obligés de refluer leur tristesse de ce que la mère ne fut plus là pour pleurer de joie. Nous pensions tous à elle, c'est pour elle que nous étions venus, que son fils ne se marie pas seul, sans famille. Cela fait un an que Suzie est morte de chaleur, l'été reprend, le cafard aussi. Mais voir une cérémonie si réussie, avec mon neveu qui fait des gags comme à l'accoutumée, animant le cocktail dinatoire avec les dons d'un chef de village qu'il aurait pû être, nous empêchent de manifester notre chagrin.C'est vraiment une histoire de survie, ces jeunes qui aiment et font la fête malgré leur coeurs endeuillés, je parle des deux frères soudés par delà les distances. Bel exemple de fraternité, David l'ainé suivra le cadet Sacha pour convoler lui aussi sous peu dans la terre d'acceuil de leurs épouses respectives. On ne peut que respecter le sentiment d'amour qui les porte.


7/21/2004 Wallard D.Blanck

Vincent Wallard m'a parlé gentiment en m'annonçant une bonne nouvelle. Le court-métrage de Frédéric Tachou "Les Problèmes de Hanches" est selectionné pour le off-courts de Trouville. J'en suis si émue que j'en tremble. La tasse de café posée sur la petite table de bistrot est tombée sur mes cuisses, il m'offre le sien de café, pendant qu'avec un glaçon je soigne mes jambes en frottant sous mes jupes.La monitrice de Deauville, pour l'école multimédia où l'on travaille sur ordinateur, a une pêche d'enfer. Elle attend un bébé et pense que ce sont les hormones qui lui donnent cette énergie.


7/15/2004 Bébé D.Blanck

Nous avons une très forte attirance sexuelle l'un vers l'autre. Je ne sais si nous avons déjà consommé ou si c'est à venir. L'homme nous demande de nous allonger sur le dos afin de faire des exercices de yoga. C'est une longue et étroite planche posée sur des trétaux. Il y a juste la largeur des épaules. Le bois veiné couleur miel est très beau, mais sans tapis je ne sais pas si mes vertèbres vont le supporter, on verra! Le moniteur reste près de moi en bout de planche. Je sens de l'huile sur la partie gauche du visage et des cheveux. Jee ne veux pas le dégouter, d'un revers de manche j'enlève le gras. Nous sommes allongés, le moniteur nous dit: Imaginez la porte et appellez Bébé! Bébé! La troisième fois que vous dites bébé, imaginez celui-ci dans votre coeur!A l'instant des gros soupirs s'échappent de ma poitrine. Puis, avec une violence incroyable je respire en ribirth (respiration sans apnée)Quel nettoyage d'un seul coup me dis-je. Mais je crains que ces manifestations bruyantes ne gènent le groupe. Je commence à avoir très chaud dans la poitrine et à la tête. Je crois que c'est surtout le chakra du coeur qui s'est ouvert. Je vais aux toilettes. C'est une fosse septique en contre-bas d'un muret en pente. L'urine ricoche dessus et me mouille les chaussures, les chaussettes et la culotte. Une femme descend prendre ma place sans s'excuser, j'ai oublié de fermer la porte, mais tout de même, elle pourrait attendre dehors. Si je reviens dans la salle, je vais sentir mauvais.14 Juillet, je vois de mon toit les hélicoptères tourner. A la télé des airs martiaux, j'éteinds, il y a trop de guerre en ce moment pour gouter ces airs victorieux. La peur viscèrale ressurgit.Une connaissance rencontrée au marché me montre avec fièrté le petit potager que jardinent les gens du quartier. Il est encastré entre deux immeubles sociaux de la ville, rue des Oiseaux, cela ne s'invente pas. Lui jouxte un semblant de square avec quelques petits bancs et un très beau figuier. On peut y lire, loin des bruits de la rue. C'est très séduisant! Un vieux grincheux de l'immeuble d'en face crie à ma camarad qui arrosait."Tu devrais rentrer chez toi faire la vaisselle ou t'occuper de tes petits enfants!Il se plaint de nuisances! me dit celle-ci. Comme si les salades qui respirent font du bruit!J'achète des pommes et du jus de pomme pour partager un déjeuner avec les élèves de l'Armée de Terre, installée au Carreau du Temple. L'acceuil est parfait, Ils sont une quinzaine de jeunes entre 18 et 24 ans. Filles et garçons ont une allure très classe dans leur uniforme gris avec des liserés bleus clairs, les cheveux des dames enfermés dans une résille noire. Ils viennent des Deux-Sèvres où leur stage dure huit mois avant que de partir comme combattants. C'est émouvant de voir ces visages encore poupins risquer leur vie pour faire un métier de soldat.A la fin du déjeuner ils m'offrent leurs rations restantes, j'ai de quoi survivre huit jours.


7/13/2004 Abus de pouvoir D.Blanck

C'est une manie de prof de croire que le savoir donne le pouvoir. J'en connais des dizaines et des dizaines ivres de leur verbe mais frustrés jusqu'à la moelle. Les cancres sont bien, au fond de leur classe. Le coup de baguette sur les doigts n'a l'effet que de nous faire ruer par dessus les interdictions. Entre le cours de morale et la sérénité naturelle, l y a le réalisme qui fait se prendre les pieds dans le tapis. Pour peu qu'ils soient orgueuilleux, capricieux et suceptibles, il n'y a pas de dialogue, les instits ont le narcissisme des comédiens. Même quand j'aime des gens leurs talents, leur charme, je ne suis pas leur chose. Ma liberté est douloureuse car je la paie comptant,par la solitude. Eux sont des cabots, il leur faut une chaire.


7/12/2004 La mer où la montagne? D.Blanck

J'ai entendu que Platon disait qu'il y avait trois sortes d'hommes: Les vivants, les morts, et ceux qui vont sur la mer.br />A la montagne avec des marcheurs, j'étais surprise qu'ils me disent que rien ne les nettoyait mieux que la montagne." Mais la mer? Faire l'Atlantique en solitaire?- Il y a très peu à faire sur un bateau par calme plat. Alors que l'escalade est un danger de chaque pas. Plus on monte, moins il y a d'oxygène, l'effort est multiplié par l'altitude. Pas le temps de s'appitoyer sur soi, on est vidé.Il est vrai que ce sont les saisons où j'ai préféré travailler au Club, celles en altitude, la clientèle y était plus écolo, sportive et sympathique. Pas d'apparât le soir, ils avaient besoin de sommeil.Une fois j'ai cru mourrir. Deux femmes m'avaient invitée au châlet d'altitude mon jour de congé. Nous étions monté à plus de 4.000m avec le téléphérique, mais devions redescendre à pied. Elles ont choisi une voie où personne ne passait." C'est bon, il y a des batons de sky fichés dans le sol!- Oui, mais ils sont cassés, et il n'y a que des cailloux! Elles n'ont pas voulu m'écouter, nous étions en été avec un vent qui délogeait les pierres sous nos pieds pour les faire rouler plus bas. Ces deux allemandes marchaient tellement vite que j'étais forcée de les suivre pour les exorter à rebrousser chemin. Je n'avais que deux solutions, remonter toute seule pour prévenir les secours, où rester près d'elle en me disant que si l'une de nous trois tombait, l'on ne serait pas de trop de deux pour la ramasser.Ces diablesses descendaient toujours, malgré les pierres qui nous cognaient les chevilles. Je ne me voyais pas retourner au Club annonçant la disparition de deux GM à mon chef de village. A un moment, il n'y eut plus rien, que le vide d'une centaine de mètres sous nous, et un lac. Nous étions arrivées au bord d'une paroi complètement abrupte. Elles ne purent que remonter, avec toujours le danger de cette rocaille instable de par le vent.Je n'ai rien dit, elles ont fait semblant de rien, ne se vantant pas de cette promenade. La plus hardie était infirmière, elle m'a écrit me demandant si je pouvais l'héberger lors de son séjour parisien, je n'ai jamais répondu.


7/9/2004 Kelong D.Blanck

Je veux aller à la piscine, mais comme il pleut, je décide, tant qu'à être mouillée, de prendre l'air. C'est vendredi, on annonce un rush de vacanciers dans les trains. Avec Kelong, nous mettons de la couleur sur le site: blanckblog.free.fr. Je ne parle pas anglais, lui non plus, donc incapables de créer un lien avec ce carnet de note. Pas à pas il faut tirer sur le fil, la pelote viendra. Cet été vacant n'est pas plus terrible que lorsque je m'exilais au Club. Là bas, nous cabotinions, ici je fais de la retape sur le Net.Mon demi frère allemand attend sa fille qui revient De Los Angelès afin qu'elle lui traduise les textes des cassettes.


7/8/2004 Le Temps Libre D.Blanck

L'été s'avance entre vents et averses, mon toit est rafraichi. La Mairie du troisième nous gâte, un film sur l'évangélisation des papous. Deux de leurs chefs doivent être baptisés, on leur met des chemises blanches:" J'ai mal, je ne suis pas à l'aise, je vais tomber malade!-C'est Satan qui te gratte le cul pour te retenir, laisses-toi baptiser après tu iras à l'hôpital!-Ce n'est pas la Bible qui a fait les hommes!- Moi, je suis évangéliste, je crois en Dieu, pas au Pape! dit une femme.Un autre:- je n'ai rien fait de mal, sauf le péché de luxure, et ça, je crois que le Bon Dieu ne peut pas me l'enlever!Après ce fut "Vaudou" de Jacques Tourneur et entre les deux films nous avions gouté au "Cuba libre" (rhum-coca). de quoi se faire des adeptes pour la cérémonie Vaudou. Nous étions sous le charme exotique du noir et blanc