lundi, novembre 08, 2004

La Place des Vosges

La Place des vosges de mon adolescence c'était les piliers derrières lesquels se cachaient les satyres lorsque je rentrais du théâtre à minuit.Je faisais la course avec l'un d'eux dans la rue alors qu'il restait dans l'ombre, jusqu'à ce que j'arrive au coin de la rue des Francs Bourgeois et de la rue de Turenne où j'habitais. C'est essoufflée que j'arrivais à tourner la clef de la porte pendant qu'il s'accrochait à ma jupe.

Ma mère voulait absolument que ses enfants aient de l'air. L'après midi, je devais pousser les jours de pluie la poussette du bébé sous les arcades qui n'étaient que courant d'air. Aux beaux jours je demeurais assise dans le square sous les quolibets de jeunes gens qui tentaient me faire parler. Comme je ne répondais pas, ils ne savaient pas que j'étais presque sourde, alors ils m'appellaient "Jeanne D'Arc" surnom dont j'étais très fière n'en comprenant pas le mérite.

Un soir, un choriste du Mogador où je dansais m'accompagnat. Nous traversions la rue du Pas de la Mule lorsqu'un car de police me fit monter, je n'avais pas de papiers J'étais presque arrivée, celà ne les émut pas. Le choriste s'avisa d'un petit caniche blanc qui nous avait suivis. Il demanda mon écharpe et pendant que le car roulait, il tentat, courant derrière le panier à salade, de faire flairer mon odeur au chien afin que celui-ci puisse me suivre et que mon camarade sache dans quel poste de police je serai defférée.J'ai cohabitée avec les prostituées notoires toute la nuit, jusqu'au premier métro. Avec leur monnaie, on leur a apporté un croissant et un café chaud. Moi, j'ai dù attendre l'ouverture de la préfecture de police, puis, que l'on puisse joindre Henry Varna le directeur du théâtre afin qu'il atteste que je dansais dans ses spectacles. Mes parents ne m'on revue qu'à onze heures du matin, sans avoir été prévenus de rien, ils n'avaient pas encore le téléphone.J'avais seize ans, ils m'ont émancipée.

Le dimanche donc, je retourne souvent à la Place des Vosges, mais pour y entendre les musiciens. Il y a un contre ut, c'est très troublant. Du côté de la maison de Victor Hugo, un groupe de jeunes élèves du conservatoire nous émeut avec de la grande musique. Ils sont quinze violons, sous les voûtes, celà fait un certain quota d'émotion!