mardi, novembre 22, 2005

Jeanne Moreau Michel Onfray Jean Meslier

A marée basse, la vase de la Touques a le temps de se givrer et le sable crise sous le gel. Lorsqu'il fait froid le ciel est plus bleu, la mer le reflète. Quelques ombres d'hommes et de femmes à chien près du rivage. C'est une pure merveille si le soleil est de la partie, son disque est blanc dans un pur azur. Je voulais rester toute la journée dehors mais une voix rocailleuse de sirène des grands fonds m'a scotchée au poste; celle de Jeanne Moreau qui m'a semblé de tous temps la plus élégante et sexy de nos actrices. Lors des Césars, je la trouvais plus troublante que ses jeunes rivales, me disant que si j'étais un homme, quelque soit son âge, elle me ferait bander. La petite ville est désertée par le touriste, sauf s'il s'est laissé piégé par la grève des trains. Bonheur de ne pas avoir à mentir de n'être pas disponible.
Ma petite voisine madame C... qui vient de fêter ses quatre-vingts ans s'en va guillerette écouter Michel Onfray chaque semaine à Caen. Nous faisons du convoiturage pour l'occasion. Aujourd'hui Michel Onfray parle de Jean Meslier, curé athée, prêtre des Ardennes sans visage et sans sépulture.Il devait être un surhomme pour vivre dans un chaudron d'enfer entre sa duplicité de tromper ses ouailles durant quarante ans, sa colère contre les grands de ce monde et leur pouvoir, et son manque de foi qu'il a avoué dans un testament posthume de mille pages.
Faute de train pour rentrer sur Paris j'irai bien à Honfleur voir le festival russe mais le dernier car de retour est à 19h ce qui ne laisse pas latitude d'y passer la soirée.

Aucun commentaire: