dimanche, juillet 29, 2007

Les aoûtiens

Paris désertée de moitié a ses amoureux les aoûtiens, la langueur de ses berges, les colonies curieuses qui défilent à vélo dans ses rues, les terrasses oisives où le côte à côte flirte avec l'étranger. Sous la charpente l'homme ruisselle de son labeur sur le chantier du matin, ses gouttes d'eau abreuvent les pores de Paris qui se spasme en ondulations lentes dans l'attente d'une semence plus profonde, sans orage l'orgasme tarde, rien ne presse, la pluie limite les mouvements, vivre couché dans ce silence d'août est le comble de la volupté. Paris redevient belle, décrispée des urgences, rajeunie par la légèreté des passages, elle est un peu fidèle tant qu'il y a le sourire, sérieux est un mot indécent qu'elle n'ose prononcer, même le Mords moi le noeud! des cafés philos s'amollit tel un cerveau-sexe paresseux, il n'y a pas d'embouteillage comme sur les routes, la vacance est naturelle, loin des projets de toutes sortes. Paris l'été se laisse séduire par simple effleurage, un érotisme à fleur de peau, le vent fait tomber quelques feuilles encore vertes, les vrais pleurs seront pour septembre.
Paris n'a aucune mémoire, en quelques minutes elle redeviendra ivre d'une ambition meurtrière, et sans reconnaissance pour des amants fuyants, pour ces secondes de grâce, il lui faudra tenir plusieurs saisons comme en convalescence d'une maladie d'amour.

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